Relations école-entreprise, rapports entre la formation et l'emploi... autant de thèmes en débat aujourd'hui, aussi bien dans le champ scientifique, que dans le champ des pratiques sociales. L'alternance école-production y occupe une place majeure : apprentissage, séquences éducatives des élèves de CAP-BEP, formules d'insertion professionnelle des jeunes sortis du système scolaire, etc., en sont les manifestations. Cet ouvrage tente de montrer dans quelles conditions, et de quelles manières elle s'est - jusqu'à présent - développée. Il s'attache, plus spécialement, aux enjeux, considérés comme révélateurs, du fonctionnement de l'alternance dans les entreprises sous trois aspects : - une dimension théorique, où sont exposées et critiquées les approches, les conceptualisations, et les explications du phénomène ; - une dimension sociohistorique, visant à montrer comment (notamment quels sont les acteurs, les arguments...), et pourquoi émergent les différentes formations en alternance apparues depuis 1959 — date de leur résurgence ; - une dimension analytique et descriptive des pratiques de formation dans les entreprises, et de leurs rapports avec les stratégies des entreprises en matière d'emploi et de formation des jeunes. Au fil de l'examen, la thèse classique est battue en brèche. L'approche de l'alternance, en termes de contradiction école-production (sur le plan des connaissances et des savoir-faire) pose problème. Une autre thèse est avancée, resituant l'alternance dans le cadre de la transformation des processus de mobilisation professionnelle des jeunes (réseaux de main-d'œuvre, tris, mise au travail, socialisation professionnelle).