Longtemps relégué aux oubliettes, le don prend aujourd'hui sa revanche en se positionnant dans le débat public. Benoît XVI en a eu la certitude en publiant la Caritas in veritate. En tant qu'encyclique sociale et théologique, ce document magistériel fait du don la clé de son apport à la doctrine sociale de l'Église. L'éthique du don qui en découle s'avère le chemin qui affranchit l'être humain de l'autoréférentialité, pour le reconduire à sa vocation d'être de don. L'homme se retrouve en se donnant et, ce faisant, il se réconcilie avec Dieu, avec soi-même et avec le monde. C'est sur cette base que le paradigme de la « Bouchée du Pauvre » peut être proposé comme modèle de l'éthique du don, c'est-à-dire comme ce pain reçu et donné qui libère l'homme contemporain de l'individualisme et de la mondialisation de l'indifférence.