On ne peut qu'être frappé par l'importance grandissante des cultes de possession en Afrique. A travers les livres, relativement rares, et les articles, beaucoup plus nombreux, qui leur sont consacrés, commence à se dégager une logique des corps — puisque le Sacré y est somatisé au lieu de s'exprimer verbalement à travers des mythes — qui obéit à des règles et dont quelque jour sans doute on élaborera la grammaire. Mais, en attendant que cette tâche soit possible, il nous faut multiplier les descriptions empiriques, ethnie par ethnie, de ces cultes et, pour chacun d'entre eux, en pousser l'analyse le plus loin possible. Aussi devons-nous être particulièrement reconnaissants à Madame Jacqueline Monfouga-Nicolas de nous avoir donné pour le Bori haussa le livre capital que nous attendions d'elle et qui a su enfin unifier dans l'unité d'un discours bien structuré le biologique, le psychologique et le social. La notion d'ambivalence fournit le nœud de cette structure... R. B.