La souille

Yves est poursuivi, traqué. Changer son nom ; pas son prénom, jamais. Grâce au commandant, à qui il rendit des services, se réfugier dans une cabane, se cacher des résistants, et, pour ne pas être pris, devenir prisonnier, dans un marécage, devant un mur : c’est l’histoire du prisonnier que nous sommes tous, de l’angoisse, l’épopée de la débâcle humaine. Yves soigne et abat des moutons et des porcs ; fuit les avances d’une femme ; tente d’en violer une autre ; et, parmi les milliers de grenouilles qui s’accouplent, n’a plus pour spectacle et pour vie que cette réalité hallucinée jusqu’au délire, fausse comme ses faux papiers, démons, bêtes répugnantes, chairs obsédantes, jeux dérisoires et terribles d’un condamné à mort avec sa propre mort.