Le cœur au ventre

« Un boxeur n’a pas d’états d’âme » : c’est du moins ce que voudrait croire Moroni, le manager, le fabricant de champions. Car il sait combien un boxeur est vulnérable : pour réussir, il ne doit se laisser grignoter ni le moral, ni les kilos. C’est là le dur apprentissage de Roger Konacker, le dernier poulain de Moroni, la « valeur montante ». Il s’obstine, il s’accroche, malgré les reculs, malgré le chagrin qui le ronge d’avoir été renié par son père, pour avoir préféré le ring à la mine de charbon, malgré quelques petits problèmes avec les femmes (« les femmes et la boxe, déclare-t-il, ça ne colle pas ensemble », mais cela ne l’empêche pas de tomber amoureux...), mais surtout en dépit de ceux qui tirent les ficelles dans les coulisses : les « match-makers », ceux qui font et défont les champions à leur guise. Nino, son copain, a connu ses heures de gloire, mais il ne trouve plus l’énergie de surmonter ses tracas de mari blessé et jaloux ; et puis, il y a le jeu et l’alcool... Arrivera-t-on à le tirer de son marécage de larmoiements au pastis, pour le hisser à nouveau sur un ring ? C’est ce à quoi s’emploie le jeune Philippe Morand, boxeur amateur, sur qui la carrière de bon Samaritain semble exercer aussi ses attraits : mais, dans les deux cas, les gnons pleuvent ! Un pro-, un ex-, un amateur, trois amis du ring, tour à tour complices ou ennemis, mais toujours le « cœur au ventre ».