Stephen Girard, marin bordelais et banquier américain

Stephen Girard, marin bordelais et banquier américain

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Qui donc, en ce milieu du XVIIIe siècle, aurait pu penser que le garçonnet borgne — et plutôt disgracié, qui entraînait une bande de petits garnements de son âge dans les ruelles tortueuses des vieux quartiers de Bordeaux, serait, cinquante ans plus tard, l’homme le plus riche des États-Unis, et l’un des plus puissants personnages de la jeune république américaine ! Étienne Girard, marin gascon, fils de marin, débute modestement comme pilotin, en pleine période de guerres de course, traite des Noirs et contrebande de l’opium. Par son courage, sa volonté, son intuition et aussi, pourquoi ne pas le dire, grâce à une intelligence que les scrupules ne paralysent pas, il réussit à atteindre les sommets de la fortune et du pouvoir. Devenu citoyen américain pendant la guerre d’Indépendance, Stephen Girard sut mettre à profit toutes les opportunités qui peuvent naître dans une période aussi riche en événements que celle qui connut la guerre de libération, la création de la république des États-Unis, la Révolution française, et l’épopée impériale. Cabaretier puis marchand, armateur au long cours, unissant Macao à Saint-Pétersbourg, premier millionnaire en dollars, banquier enfin, sauveur de l’État pendant la désastreuse guerre anglo-américaine de 1812, il devint le premier citoyen de Philadelphie. Aujourd’hui encore, sa banque, son avenue, son collège, pépinière d’éminents hommes d’affaires — ou de membres des professions libérales — rappellent son nom dans la capitale de la Pensylvanie. Robert Mathieu, ancien Président de la Chambre de commerce de Bordeaux, a redécouvert ce personnage oublié. Il le situe dans son temps — et dans son cadre — en dépeignant cet homme dur, féroce parfois, mais capable d’actions généreuses et désintéressées, ce caractère tout ensemble dominateur et complexé. Il ne porte aucun jugement de valeur sur un être aussi contradictoire — mais fascinant — qui, sans être édifiant, n’en demeure pas moins exemplaire, et qui fut — et reste — l’un des grands artisans de l’amitié franco-américaine.

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