Tout crus, les coqs

« Dans le bistro d’Émile, au-delà de Saint-Ouen, chacun vit. Deirdre joue du violon, André s’électrise, Rita construit des radios, le Chinois évoque les improbables légendes du pays de La Veille, Deborah danse et Christian s’éblouit encore du soleil des Aurès. Une magie cruelle fait que les paroles de chacun, les souvenirs de tous envahissent peu à peu la mémoire de celui qui parle. Pétri de toutes les amours, des désirs, des regrets de ceux qui sont autour de lui, le narrateur perdra tout : son regard, parce qu’il en a trop vu, sa chatte parce qu’il la nourrit mal, ses dents parce qu’il ne les soigne pas, ses amis parce qu’ils s’en foutent. Appelons ça comme on veut : bêtise ou mélancolie. » (O. de R.)