« L’infine »

« L’infine »

« Allons, voyons cela ! Allons, voyons cela, me suis-je dit. Lentement, je me suis hissé sur la pointe des pieds et, sous l’effet d’une brusque impulsion, mon corps s’est élevé du sol pour retomber aussitôt. Brièvement élevé du sol pour retomber lourdement. J’ai recommencé l’opération en y mettant un peu plus de conviction, quelques malheureux centimètres, quinze tout au plus. Une fois, deux fois, trois fois et je me suis lassé. Je marche, il faut marcher, il faut bien avancer. Décoller du sol n’a rien d’un mouvement libérateur et force m’est de constater – empiriquement – qu’il est pratiquement impossible de s’affranchir, par soi-même, de cette foutue attraction terrestre. Quinze centimètres ne constituent pas un affranchissement significatif, pas vraiment. Un pas, deux pas, ces pas difficiles n’arrivent pas à me libérer d’un rêve de légèreté. La gravitation G est égale à 9,81 m²/s, la vitesse est proportionnelle au temps écoulé depuis la chute, mince alors ! Quinze centimètres. Quelle était ma vitesse juste avant de retomber sur le sol ? »

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