Notre époque voit se multiplier les publications promettant de nous apprendre en trois «zooms» comment « travailler sur soi » et gérer intelligemment nos émotions, prévenir le burn out, etc. Mais paradoxalement, les enjeux de santé mentale se diversifient et se multiplient. On parle à présent d’anxiété de performance chez les jeunes, tandis que les femmes et les immigrants sont toujours plus pressurisés par des normes de comportement.

Dans ce dossier sur Le mal être pluriel, nous abordons comment nous sommes piégés, mais aussi consentants, par un discours idéologique et des représentations sociales constituant la marque de fabrique de cette ère néolibérale, qui réclame un engagement total au travail, aux études et nous prescrit d’être autonomes, alors que nous sommes surveillés plus que jamais. Tandis que dans ce processus de psychologisation du social, les maladies mentales proprement dites sont détournées, n’ont toujours pas droit de cité et voient les moyens de les traiter sans cesse réduits. Cependant, des résistances collectives s’organisent.