Persecutio : le mot puise son origine au latin ecclésiastique, de quoi rappeler qu’entre toutes, les persécutions religieuses disposent dans l’histoire d’un triste privilège, inséparable sans doute du jour où un dieu s’est pris pour le seul. En psychanalyse, le mot doit beaucoup à la paranoïa, qui cultive la persécution jusqu’au délire. Faut-il pour autant en réserver l’usage à la psychose ? La persécution rejette au-dehors la haine, la honte, le désespoir que l’on ne supporte pas au-dedans. Le « il » prend la place du « je ». Car c’est bien, chaque fois, l’étreinte du moi et de l’autre qui s’emballe et tente de se défaire lorsque la peur de ne plus être aimé se transforme en conviction d’être haï. Folie sans doute, mais que celui qui l’écarte complètement jette la première pierre.
Détails du livre
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Éditeur
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Texte original
Oui -
Langue
Français -
Langue d'origine
Français -
Date de publication
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Nombre de pages
128 -
Thème
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Collection
À propos de l'auteur
Catherine Chabert
Jacques André
Psychanalyste, Jacques André est membre de l’Association psychanalytique de France (APF). Il dirige aux Puf la collection « Petite Bibliothèque de psychanalyse ». Il a notamment dirigé, en Que sais-je ?, La Vie sexuelle (« La Bibliothèque », 2019) et il est l’auteur de La Revanche des méduses (Puf, 2021).