Dans un ouvrage paru en 2013, Does science need a global language?, l’auteur américain Scott L. Montgomery soutenait que, pour progresser, la science exigeait l’usage d’une lingua franca commune aux chercheurs de différentes nations. Le sous-titre de son livre, English and the Future of Research, ne laissait d’ailleurs planer aucun doute sur la langue promise à l’universalité (Montgomery, 2013). La pratique scientifique n’avait cependant pas eu besoin d’attendre la publication d’un tel ouvrage pour arriver à cette réponse programmatique. Depuis cent ans, mais de manière accélérée depuis le déclin de l’URSS, puis de l’avènement d’Internet et la simplification des échanges internationaux, on observe une tendance lourde à la diffusion de la recherche en anglais. Désormais, dans les domaines des sciences naturelles et médicales (SNM), la quasi-totalité des travaux paraissent en anglais et, quoique une grande diversité de langues demeure représentée dans les sciences humaines et sociales (SHS), celles-ci sont aussi emportées par la marée de l’anglicisation. Plusieurs auteurs se demandent si, dans cinquante ans, le français n’aura pas disparu des écrits en SHS au profit de l’anglais, comme ce fut le cas de l’allemand, autrefois dominant en chimie, ou du latin en théologie. De là l’intérêt d’un numéro spécial de Recherches sociographiques pour sonder les changements qui affectent aujourd’hui l’espace de la recherche francophone.

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